Avis sur l’émission “Mon invention vaut de l’or”

Bravo, belle initiative que de concocter à une heure de grande écoute une émission consacrée aux inventions ! Merci.

Un titre accrocheur tout de même, sachant que la plupart des inventeurs se sont plutôt ruinés et puis trompeur aussi, car si l’invention valait de l’or on ne voit pas pourquoi mettre des heures à en choisir une, ni du reste faire une émission !

Bravo, belle initiative que de concocter à une heure de grande écoute une émission consacrée aux inventions ! Merci.

Un titre accrocheur tout de même, sachant que la plupart des inventeurs se sont plutôt ruinés et puis trompeur aussi, car si l’invention valait de l’or on ne voit pas pourquoi mettre des heures à en choisir une, ni du reste faire une émission !

 

Le principe est original : trois personnes du métier de l’ameublement doivent sélectionner des inventions puis signer un contrat avec l’inventeur d’une promesse d’aide au développement voire une vente d’un certain nombre de pièces de leur produit dans leur enseigne.

Ce jury semble à l’écoute, respectueux, non prétentieux, ni cabotin comme il est coutume dans ce type d’émission, mais avec des suspenses pour délivrer les résultats un peu longuets, à fleur de sadisme dans certains cas.

Le choix des inventions s’est fait naturellement au niveau de la Foire de Paris et du Concours Lépine. Les inventeurs, eux-mêmes, sans artifice, ont le temps de présenter leurs inventions. Ils ne sont pas moqués, ni même mis en difficulté.

Bravo !

Attendu que la firme est spécialisée dans l’ameublement, le choix s’imposait donc dans ce domaine et ainsi on ne peut pas lui reprocher d’avoir choisi ces diverses innovations. Mais que viennent faire ici le godemichet, le slip anti-ondes, l’exosquelette et la caravane extensible ?

Première remarque : dans tous les cas les inventions présentées avaient franchi des étapes dans son développement : les prototypes étaient très élaborés et de nombreux produits étaient près de la vente. La plupart de ces inventions étaient présentées par des inventeurs ayant déjà créé leur société, même des jeunes de 15 ans en avaient une ! C’est un fait avéré dans ce domaine qu’une invention ne voit le jour que si elle est suivie de sa conception à sa vente en passant par la fabrication par des personnes, l’inventeur souvent, qui ont entrepris cette démarche avec courage, persévérance et avec beaucoup de risques. Un inventeur ne doit pas se leurrer, sa principale aide viendra de lui, de son investissement total et personnel. La plupart des aides sont parasitaires et fatales. Il ne faut pas compter sur la générosité des soi-disant spécialistes des développements.

Deuxième remarque : on a peu entendu les inventeurs en ce qui concerne la protection de leurs inventions : aucune allusion ni à la cherté des brevets, ni à celles des annuités et pas un mot sur la durée.

Troisième remarque : trop peu de détails sur ces fameux contrats. Aucune indication sur leurs durées, sur les engagements à payer voire rembourser les frais de protection, les pourcentages consentis lors de la vente des produits, le caractère exclusif ou non du contrat…

Ma conclusion :

  • Émission plaisante mettant bien en évidence des inventions déjà bien avancées sur le marché par des inventeurs-entrepreneurs. En cela, la fameuse enseigne ne prend pas trop de risques !
  • Trop peu d’informations sur les réalités de la galère des inventeurs en ce qui concerne les dépôts de brevets, la fabrication des prototypes, la recherche d’un sponsor, les difficultés pour la vente d’un produit innovant, les frais annexes, en particulier des annuités, leur défense en cas de contrefaçons…
  • Évidemment, j’aurais aimé que l’on esquisse le statut de l’inventeur indépendant qui en tant que créateur ne bénéficie pas des protections légitimes du Droit d’auteur comme les compositeurs, les paroliers, les écrivains… alors qu’ils font preuve des mêmes qualités de création et d’innovation.
  • Amuser ou informer, le choix à la TV est tout de suite fait.

Pour le SNAII-CGT
Serge Cassagne
Secrétaire général