Mémo du Pôle Eco n°32 : Vadémécum éco retraites

Les retraites, problème budgétaire immédiat? Faux !

  • Les régimes de retraite (régime complémentaire, fonds de réserve + réserves des régimes salariés) disposent de 150 milliards de réserves ;
  • D’où vient la dette ? Et bien de la « dette sociale » de 90 milliards, qui a explosé depuis 2008 et dont une partie est imputée aux régimes de retraites, et qui sera intégralement remboursée en 2024 ;
  • Mieux, à partir de 2024, ce sont des recettes supplémentaires de 15 milliards par an que nous aurons à la place d’une dette (CSG + CRDS). Il n’y a donc AUCUN impératif budgétaire à court-terme.

Macron lui-même reconnait dans son programme en 2017 que le problème des retraites n’était plus « un problème financier »[cf. https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/retraites]. A-t-il changé d’avis depuis ? Ou prépare-t-il l’enrichissement de BlackRock et des compagnies d’assurance avec Delevoye ?

Améliorer le système à long-terme par l’emploi et les salaires

A long-terme, la part des retraités dans la population va augmenter ; il est alors légitime de réfléchir à augmenter la part des richesses consacrées aux retraité-es. Cela peut se faire de plusieurs manières :

  • Augmenter les salaires ; augmenter les salaires de 1% = 3.6 milliards de cotisations supplémentaires pour le privé ;
  • Augmenter les salaires permet aussi d’augmenter légèrement le taux de cotisation sans diminuer le salaire net. Il suffirait d’augmenter le taux de cotisation retraite de 0.2 à 0.4 points par an, soit 1.60 euros par mois. L’équilibre est TRES FACILEMENT atteignable, sans perte de salaire net ;
  • Assurer l’égalité salariale Femmes/Hommes = 5.5 milliards de cotisations supplémentaires ;
  • Favoriser l’emploi : 2.4% d’emplois en plus (soit le niveau d’avant-crise, rien d’inatteignable) = 9 milliards de cotisations sociales en plus et 7 milliards d’économies pour l’assurance chômage.

90 milliards d’exonérations : une manne financière

  • Cour des comptes : 90 milliards de niches sociales ; il faut se mettre autour de la table pour discuter d’à quoi sert tout cet argent ;
  • On ne parle même pas de la fraude fiscale… Le capital ne paie pas sa juste part ;
  • La transformation du CICE en exonérations de cotisation, c’est 22 milliards par an, soit trois fois le budget du ministère de la justice ;
  • Supprimer ces exonérations pour le CAC 40 c’est 2.7 milliards de cotisations supplémentaires ;
  • Supprimer les allègements de cotisation dits « Fillon » autour du SMIC, c’est 2 milliards supplémentaires.

Les régimes spéciaux

  • Les déficits sont liés aux mauvais ratios cotisants / retraités du fait de la suppression continue de postes et progrès technique (SNCF) ou d’activités disparues (mineurs, pêcheurs) ;
  • Si le ratio cotisants / retraités était le même à la SNCF que dans le reste de l’économie, le régime aurait 600 millions d’excédents ;
  • Les régimes spéciaux ont une surcotisation ;
  • Si les actifs du reste de l’économie avaient le même taux de cotisation qu’à la SNCF, il y aurait 80 milliards de cotisations supplémentaires !
  • La contribution de l’Etat va mécaniquement baisser au fil des années ; le problème des régimes spéciaux est un faux problème budgétaire.

L’exemple de la Suède

  • Taux de pauvreté des + de 65 ans deux fois supérieur en Suède (15.8 contre 7.8 en France) ;
  • Le revenu moyen des + de 75 ans représente 97% du revenu moyen de l’ensemble de la population en France contre 68% en Suède ; la Suède a fait le choix de l’appauvrissement de ses aîné-es ;
  • Passage au système par points : 92% des suédoises et 72% des suédois auraient eu des retraites supérieures avec l’ancien système (caisse des pensions suédoises, 2017) ; c’est ce vers quoi le gouvernement nous entraîne : BAISSE DES PENSIONS POUR TOUS ET TOUTES ;
  • Avant le passage au système par points en Suède, 12.5% des retraités devaient travailler pour compléter leur retraite ; c’est 25% aujourd’hui !!! [cf. https://www.lci.fr/international/les-retraites-suedois-sont-ils-devenus-plus-pauvres-a-cause-de-la-retraite-par-points-2138582.html].

La retraite à 60 ans pour tous et toutes : un coût minime !

  • Retraite à 60 ans pour tous : 15 milliards d’euros ; soit moins que le coût annuel du CICE qui, rappelons-le, ne SERT à RIEN !

Travailler plus longtemps ? Non-sens économique

  • Une personne de plus de 60 ans sur deux n’est pas en emploi ;
  • Entre 2010 et 2015 : + 561000 travailleurs de plus de 60 ans en plus MAIS 600 000 travailleurs de moins de 40 ans en moins !!! Augmenter l’âge de départ, c’est diminuer l’emploi des plus jeunes ;
  • Entre 2010 et 2019, + 300 000 chômeurs de 60 et plus ; augmenter l’âge de départ à la retraite, c’est augmenter le nombre de chômeurs ;
  • L’espérance de vie en bonne santé est inférieure à 65 ans pour les femmes et 62 ans pour les hommes ; voulons-nous vraiment travailler jusqu’à ne plus en pouvoir ?
  • 12 ans d’espérance de vie entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches ; travailler plus ne veut pas dire la même chose pour tout le monde !

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