Solidarité avec la lutte du peuple guyanais

« Pou la Gwiyann Dekolé !»

8 ans après le mouvement social LKP en Guadeloupe, c’est au tour des travailleurs et travailleuses de Guyane de se mobiliser. Depuis le lundi 27 mars, le département d’outre-mer est touché par une grève générale d’ampleur lancé par l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG) qui regroupe 37 syndicats. Ce mouvement soutenu par la population et une partie des élus locaux est relayé par des collectifs militant qui se sont unis autour des préoccupations sociales et salariales qui touchent un des départements les plus pauvres de France. Le collectif « Pou la Gwiyann Dekolé !» (« Pour que la Guyane décolle ») est d’ores et déjà en train d’établir une liste de revendications qui dénoncent en particulier l’insuffisance en infrastructures sanitaires et scolaires qui touche le territoire, l’insécurité (la Guyane bat des records de criminalité) et la dépendance économique vis-à-vis de la métropole. Le mouvement, qui a commencé avec les salarié-es d’Endel (maintenance du centre spatial de Kourou) et d’EDF, a progressivement agrégé tous les mécontentements sociaux, des agriculteurs qui protestent contre le retard des versements de la politique agricole commune (PAC) aux amérindiens qui dénoncent le vol des terres et les conséquences de l’orpaillage, en passant par le personnel hospitalier, les transporteurs et les enseignants.

« Pou la Gwiyann Dekolé !»

8 ans après le mouvement social LKP en Guadeloupe, c’est au tour des travailleurs et travailleuses de Guyane de se mobiliser. Depuis le lundi 27 mars, le département d’outre-mer est touché par une grève générale d’ampleur lancé par l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG) qui regroupe 37 syndicats. Ce mouvement soutenu par la population et une partie des élus locaux est relayé par des collectifs militant qui se sont unis autour des préoccupations sociales et salariales qui touchent un des départements les plus pauvres de France. Le collectif « Pou la Gwiyann Dekolé !» (« Pour que la Guyane décolle ») est d’ores et déjà en train d’établir une liste de revendications qui dénoncent en particulier l’insuffisance en infrastructures sanitaires et scolaires qui touche le territoire, l’insécurité (la Guyane bat des records de criminalité) et la dépendance économique vis-à-vis de la métropole. Le mouvement, qui a commencé avec les salarié-es d’Endel (maintenance du centre spatial de Kourou) et d’EDF, a progressivement agrégé tous les mécontentements sociaux, des agriculteurs qui protestent contre le retard des versements de la politique agricole commune (PAC) aux amérindiens qui dénoncent le vol des terres et les conséquences de l’orpaillage, en passant par le personnel hospitalier, les transporteurs et les enseignants.

 

C’est aujourd’hui tout le territoire qui est paralysé par des blocages de routes sur fond de climat social très tendu qui vaut aux guyanais-es le mépris d’un gouvernement qui n’a jamais rien fait pour sortir le territoire de la pauvreté. La mission interministérielle dépêchée sur place n’a pas répondu aux attentes du mouvement qui demande la venue des ministres. Une demande légitime au regard du sentiment d’abandon que vivent les habitants du territoire et du désintérêt bien réel de l’Etat pour les 245 000 guyanai-es. Les manifestants dénoncent une économie de comptoir dépendante à 99% des importations, où Kourou est un Etat dans l’Etat qui ne profite en rien à la population locale. Loin de l’image paradisiaque de l’enclave française en Amérique du Sud construite autour de l’aérospatiale, de l’armée et du tourisme, les chiffres de cet « Eden Tropical » parlent d’eux-mêmes : 44% de pauvres, 22% de chômeurs et chômeuses, 44% d’enfants qui quittent l’école après le primaire, 15% d’habitants sans accès à l’eau potable…

Face à cette situation intolérable, la Fédération CGT des Sociétés d’Etudes, est pleinement solidaire des luttes en cours et dénonce l’attitude des gouvernements français successifs qui gèrent encore les DROM (départements et régions d’outre-mer) comme d’anciennes colonies. Nous dénonçons la militarisation de la Guyane et notamment le déploiement de l’armée pour défendre les intérêts de l’Etat, et espérons que par la mobilisation, les guyanai-es puissent créer une nouvelle dynamique sociale et porter un développement économique plus juste et plus égalitaire sur le territoire. Au-delà de la Guyane, c’est aussi à nous toutes et tous, syndicalistes de Métropole et de l’Outre-mer, d’imposer par la lutte un développement économique de tous les territoires français, avec les mêmes droits pour toutes et tous. « Nous bon ké sa !», ça suffit ! Luttons pour nos droits !