Déclaration fédérale sur la répression des Goodyear

En janvier 2014, des salariés de l’entreprise Goodyear avait retenu durant une trentaine d’heures le directeur des ressources humaines et le directeur de la production, en demandant une renégociation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi pour les 1 143 salariés de l’usine. Deux ans après, la justice a rendu un verdict hautement politique, il fallait faire un exemple : 24 mois de prison, dont 9 fermes pour « séquestration » et « violences en réunion » ont été requis contre huit syndicalistes CGT ! Une première depuis un demi-siècle…

En janvier 2014, des salariés de l’entreprise Goodyear avait retenu durant une trentaine d’heures le directeur des ressources humaines et le directeur de la production, en demandant une renégociation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi pour les 1 143 salariés de l’usine. Deux ans après, la justice a rendu un verdict hautement politique, il fallait faire un exemple : 24 mois de prison, dont 9 fermes pour « séquestration » et « violences en réunion » ont été requis contre huit syndicalistes CGT ! Une première depuis un demi-siècle…

 

Au lendemain de l’annonce de cette condamnation, il est impératif de prendre la mesure du contexte dans laquelle elle intervient et nous poser une question : jusqu’où ira le gouvernement dans sa politique antisociale ?

Il ne lui suffit plus aujourd’hui de faire de la surenchère législative main dans la main avec le Medef en attaquant systématiquement les droits des salariés (LSE, Réforme des retraites, Pacte de responsabilité, Loi Macron, Loi Rebsamen, prochaine réforme du Code du travail…) ou d’instaurer un état d’urgence qui vise principalement à museler toutes contestations de l’ordre « républicain » en allant jusqu’à proposer des mesures portées par l’extrême-droite comme la déchéance de nationalité.

Hier, une nouvelle étape a été franchie : alors que les syndicats et le patron de Goodyear avaient négocié conjointement un accord de sortie de crise et que l’entreprise et les deux cadres concernés avaient retiré leurs plaintes, c’est le procureur de la République qui a maintenu les poursuites. Le gouvernement a d’ailleurs depuis longtemps choisi son camp comme l’illustre le choix de retirer la menace (très théorique) de prison à l’encontre des patrons coupables d’entrave alors que de très nombreux patrons violent quotidiennement le Code du Travail et les droits des salariés, en toute impunité la plupart du temps.

C’est donc d’un représentant du ministère public qu’émane la décision d’aller jusqu’au bout dans la répression, ce qui représente, en somme, tout un symbole de cette nouvelle république que M.VALLS appelle de ces voeux, où les libertés sont bafouées au nom de la sécurité, où l’injonction à l’unité nationale fait de ceux qui oseraient défendre leur droit des complices des ennemis de la France ! Nous n’en sommes pas encore arrivés à l’accusation de terrorisme syndical mais le contexte marqué par l’intransigeance de l’exécutif vis-à-vis des revendications salariales, avec Air France notamment, a déjà pris un tournant extrêmement inquiétant.

Il ne suffit plus aujourd’hui de dénoncer au cas par cas les multiples brèches qui ont été ouvertes par M. HOLLANDE quand bien même il s’agit d’une offensive globale contre les travailleurs et les travailleuses ! Notre Fédération CGT des Sociétés d’Etudes demande à l’ensemble des forces progressistes une réponse claire portée par une stratégie de mobilisation sociale, au nom des huit syndicalistes qui sont frappés d’une lourde peine, au nom de tous et toutes les salarié-e-s victimes des mesures pro-patronales du gouvernement. Nous relayons ici l’appel de nos camarades de la FNIC CGT, de l’UD 80, de l’UL Amiens Z.I., et du Syndicat CGT Goodyear à organiser partout des comités de défense pour les droits et libertés. Pour un état d’urgence social, appelons ensemble à la mobilisation générale !

Pétition lancée par le syndicat d’Amiens à laquelle vous pouvez accéder à l’aide du lien suivant : http://chn.ge/1RM2TzE