Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir

Si nous ne pouvons-nous réjouir de la disparition des Avoués, penser que l’on pouvait infléchir la décision du Gouvernement était malheureusement illusoire. Les Avoués ont d’ailleurs pendant un temps refusé d’admettre que leur sort était scellé, et telle une autruche, ont préféré se cacher la tête dans le sable plutôt que d’affronter la réalité et de négocier en amont les conditions techniques, financières et sociales de cette fusion. Regardez où ils en sont maintenant ? Les salariés et leurs représentants que nous sommes ne doivent pas se bercer d’illusions. Une page est tournée. Est-ce une bonne chose pour le justiciable ? Nous ne le pensons pas ou du moins pas pour ceux à faibles ressources. Mais le rétablissement d’une justice de classe n’était-ce pas un vieux rêve de la droite actuelle ? Le fait est là et nous devons mobiliser toutes nos forces au reclassement dans de bonnes conditions des 2500 salariés.

Qui négociera ces conditions ?

Là aussi, il ne suffit pas d’ânonner que l’on sera à la table des négociations pour que cela soit vrai. Déjà, seules les organisations syndicales représentatives au niveau national seront présentes à la commission mixte paritaire, et notamment celle du 3 juillet, car elles sont les seules habilitées à y siéger. Ce point nous a été confirmé par le Ministère du travail qui préside cette commission. Il y a de fortes probabilités pour que cette position soit reprise par les autres ministères.

En effet, il ne suffit pas de se dire représentatif pour l’être.

Dans le cas des cinq grandes confédérations syndicales, notre représentativité, actée par la loi, n’est pas contestable. Pour les autres, avoir un nombre important d’adhérents peut être un facteur de représentativité, encore faut-il que ceux-ci versent une cotisation. Car l’argent pose le problème de l’indépendance des représentants. Quels sont les moyens financiers permettant de prendre en charge le temps passé à rédiger des courriers, tracts et autres documents ? A dépouiller les questionnaires ? A se rendre aux rendez-vous ministériels ? Qui paie si ce n’est pas les cotisations ? Un vieil adage affirme « Qui paie décide ». Qui décide alors ?

Ce qui est vrai c’est qu’aucun syndicat ne pourra faire cavalier seul.

Mais c’est avec les salariés que nous construirons les propositions développées par la CGT et ce sont les syndiqués qui trancheront en dernier recours sur ce que portera notre organisation lors des négociations en recherchant des convergences de point de vue avec des autres organisations syndicales (qui par ailleurs ont la même démarche que nous). Nous sommes prêts à rencontrer les salariés des études d’Avoués de chaque Cours d’Appel dans leur ville pour discuter et échanger comme nous l’avons fait avec les salariés d’Angers. Nous sommes à vos cotés depuis de nombreuses années (quoiqu’en pense certains) et nous le resterons tant que vous aurez besoin de nous.