Tout le pouvoir aux branches !

Ce 1er février, a été officiellement lancé sous le patronage du Ministère du Travail, le dispositif de reconversion « Trans Co » pour Transitions Collectives. Ce dispositif s’adresse aux ATpros (ex-Fongecif), aux CREFOP, aux DIRECCTE, aux OPCO, … Cette démarche issue d’échanges au niveau des Confédérations se déploie sur le territoire national « en soutien aux entreprises et aux salariés sur les fonds du FNE-Formation ».

Les Fédérations C.G.T. membres signataires de l’OPCO AKTO rejettent le format de ce lancement qui ne permet pas un réel échange questions/réponses et relève davantage d’une doctrine.

Nous rappelons avec force le rôle impérieux des branches, véritables représentations du paritarisme. Leur connaissance précise du « terrain » entreprise sur le bassin d’emplois comme en région, doit être le point d’appui de cette démarche de reconversion sur la base des listes de métiers et des qualifications qu’elles auront ciblées.

Nous craignons que les actions de formation telles que déployées ne viennent suppléer des dispositions de branche sans pour cela créer les conditions du maintien dans l’emploi, de la défense, la pérennité des métiers et des qualifications et donc de l’activité économique. Le “volontariat” du travailleur ne doit pas être dicté par sa fin de mois et au seul bénéfice d’objectifs patronaux et/ou territoriaux à des fins d’employabilité.

Nous alertons sur la « fraude » et autres contournements pouvant s’organiser tout comme sur le manque de lisibilité et d’accompagnement pour les travailleurs de TPE/PME.

« Trans Co » ne doit pas être un moyen pour les groupes de « répartir leurs coûts salariaux » d’une entité à une autre (branches/branches) mais doit répondre à la volonté du travailleur souhaitant réorienter son parcours professionnel.

Ce dispositif doit être un outil de formation supplémentaire au service des salariés, et non se substituer à tous les autres dispositifs existants pour pérenniser l’outil de travail nécessaire au pays et à son essor social. L’employabilité, les compétences, le “savoir être” les métiers en tension sont autant de vocables utilisés par le patronat pour s’exonérer de proposer des formations qualifiantes et rémunérées en conséquence. La réalité du moment en temps de crise ne peut être un prétexte pour nous faire reculer sur nos revendications.

La formation professionnelle doit être un outil de progrès social d’aujourd’hui pour construire demain !

Tout le pouvoir aux branches !